L’articulation entre la musique classique, les ombres et la magie est le point de départ de ce projet original mené par les pianistes Naïri Badal et Adélaïde Panaget, plus connues sous le nom du Duo Jatekok.
A travers un programme de pièces évoquant la figure immémoriale de la sorcière, sur les notes endiablées de Rachmaninov, Debussy ou Stravinski, une chouette écoute, une corneille se pose sur l’épaule d’un pianiste, loups, lutins et chimères sont créés en direct avec les mains. Le réel ainsi détourné, ajoute des nuances d’étrange à la musique.
Les sons, les ombres et les illusions se répondent et par un sortilège dont ils ont le secret, le duo de pianistes et les illusionnistes faiseurs d’ombres Philippe Beau et Antoine Terrieux, nous emmènent dans des contrées magiques, obscures et sauvages.
Sorcellerie pour deux pianos est un équilibre parfait entre mystère et musique classique dans un concert magique à huit mains.
Programme musical :
« Dans l’imaginaire populaire, les sorcières ont souvent été associées au macabre et au fantastique. Au 19e siècle, que ce soit en littérature ou en musique, il y eut un regain d’intérêt pour ces registres. Dans les illustrations de Gustave Doré, les peintures de Böcklin, dans les contes d’Hoffmann ou les poèmes de Théophile Gaultier, les artistes aiment évoquer les êtres de légende, le surréel, le mystère et l’impalpable. Les musiques à programme se multiplient ; la littérature et la peinture deviennent des supports incontournables pour les compositeurs tels que Berlioz, Liszt, Saint Saëns, Dukas, Debussy, Moussorgsky…
Pour ce spectacle, nous avons fait une sélection de pièces qui évoquent différentes atmosphères et qui vont illustrer ces registres autour de la sorcellerie (liste non exhaustive) :
• « Nuages de Debussy », extrait du triptyque symphonique des Nocturnes est né de la vision d’un tableau de Whistler. « Nuages » est considéré comme un des chefs-d’œuvre de ce que l’on a appelé l’impressionnisme musical. Par un mouvement statique et régulier, et par des procédés harmoniques saisissants, Debussy parvient à évoquer le mouvement des nuages avec une grande économie de moyens.
• « Danse du Rituel du Feu » de De Falla, très connue, et appréciée pour sa liberté de rythmes, son écriture raffinée sur un mode folklorique est une œuvre qui raconte l’histoire d’une jeune gitane andalouse délaissée qui décide de recourir à la sorcellerie pour reconquérir le cœur de son amant.
• « Barcarolle », extrait de la première suite de Rachmaninov directement inspirée de celle de Frédéric Chopin, cette pièce est inspirée du « Chant de la gondole » de Lermontov.
• « L’Apprenti Sorcier » de Dukas, est un poème symphonique inspiré par la ballade homonyme Der Zauberlehrling de Goethe écrite juste un siècle plus tôt. Un apprenti sorcier tente d’animer un balai pour qu’il effectue son travail : remplir une bassine d’eau avec des seaux. Ne contrôlant plus son enchantement, il tente de le détruire à la hache, mais il se retrouve face à un deuxième balai suivant le premier pour inonder la maison. Son maître arrive enfin et répare les dégâts provoqués par l’apprenti.
• « Une nuit sur le Mont Chauve » de Moussorgski inspirée d’une nouvelle de Nicolas Gogol, « La Nuit de la Saint-Jean », cette pièce met en scène le sabbat des sorcières.
• « Rituel des Ancêtres » et « Danse Sacrale », extrait du « Sacre du printemps « de Stravinski.