Avec les artistes

Une femme vient questionner le rapport entre l’aspiration de toutes les femmes à être elles-mêmes et les injonctions de la société. Elle est là, prise dans son ordinaire, dépose une robe au sol. Et le théâtre commence. Cette robe est un linceul. En l’endossant, elle donne chair à celles qui ne se conforment pas à l’image que la société attend d’elles. Un faux pas et elles sont considérées comme « folles ». En l’endossant, elle danse le poids des rêves brisés, des attentes inassouvies. Possibles prémices de la faille. Elle sortira de l’expérience, riche et plus libre de commencer une vie nouvelle.

Une ambulance pour mon jardin sauvage est un solo d’Emilie Canniaux qui tente de décortiquer ces douloureuses histoires de femmes, de rendre justice aux blessées du patriarcat.

Compagnie théâtrale implantée dans le Gers depuis 2018, Parfois l’Oiseau soutient les projets imaginés par Emilie Canniaux, comédienne, qui s’associe avec des complices artistes pour les réaliser. Des liens étroits se tissent au gré de ces rencontres artistiques et humaines, occasions d’ouvrir son regard et y trouver sa justesse, sa précision, sa délicatesse face au monde. En fabriquant des formes variées allant de la simplicité d’une lecture à haute-voix à des créations hybrides, des formes scéniques pour le plateau, elle creuse le sillon d’une recherche amenant les spectateur·rices à développer leurs propres sensibilités pour lire le monde.

Attachée à la littérature, la compagnie puise ses sources dans de multiples supports littéraires – roman, théâtre, écriture journalistique, épistolaire – mais explore aussi l’écriture de plateau. Textes, création sonore et corps tissent ses spectacles. Son exploration va creuser dans le métissage et les fragments.
Par une approche poétique et sensible, Parfois l’Oiseau cherche à rendre le théâtre, la littérature accessible à tous avec l’exigence d’un texte et d’un propos. Elle porte loin sa voix, jusque dans les théâtres, jusque dans les cafés, jusque dans les lieux où on ne l’attend pas.

La compagnie Parfois l’Oiseau est soutenue par la Ville d’Auch et par le Département du Gers.

Ce spectacle sera un poème. Avec des êtres humains. Des bâtons blancs. Du charbon, noir. Des gestes : tenter l’équilibre et pour cela oser le déséquilibre. Tendre vers l’harmonie, même si ça semble vain. Voilà la création Tendre, avec le vertige comme promesse.

Tendre, on pourrait dire que c’est un jeu innocent fait de tentatives d’équilibres, d’agencements improbables, de sensations de cirque : au millimètre près tout s’écroule. Nathan Israël et Luna Rousseau évoquent notre rapport au monde, la relation à ce qui nous entoure, avec ce principe : l’incidence. La relation à l’objet, au corps et à l’espace, les sons et la musique en live, chaque élément a une conséquence sur les autres, entre fragilité et agilité.
La prise de risque augmente peu à peu, avec ce qu’elle charrie de tension, de confiance en l’autre, de rituel avec le public. L’existence n’est-elle pas une somme de petits miracles sans cesse rééquilibrés les uns par rapport aux autres ? Tendre vers, pousser la tension à son maximum, ressentir, faire preuve de tendresse vis-à-vis de soi et de l’autre.

36 tatamis. Un chronomètre. Deux micros. 4 circuits imprimés. 213 kilos de chair et une assemblée de regards.

Une pédagogie du conflit est une pièce chorégraphique qui propose une étude des systèmes de relation. Dans un environnement minimal, deux sujets tentent maladroitement de deviner ce qui est nécessaire pour s’approcher de l’autre. En détournant le langage raffiné et complexe du jiu-jitsu brésilien et son art de faire des nœuds dans les gens, deux danseurs-acrobates se posent la question du conflit et de ses traitements. Dans le jeu ludique des formes, par la virtuosité des corps imbriqués dans des systèmes d’équilibre précaire, se dessine une question : À partir de quand, un conflit, condition nécessaire de la mise en mouvement, est-il jugé violent ?

Naïf Production est une fabrique de spectacles vivants et d’aventures collectives créée par Sylvain Bouillet, Mathieu Desseigne-Ravel et Lucien Reynès. Trois acrobates qui, à partir du singulier rapport d’intimité que leur langage entretient avec la gravité des corps, essaient de mettre en danse la gravité du monde.
Autour des motifs de déséquilibre, de résistance et d’effort, ils développent des fictions d’images et de gestes où l’engagement physique est premier.

Projet coproduit par Circa.

Après la pièce Time To Tell, dans laquelle Martin Palisse plonge seul sur scène dans son héritage génétique, il invite dans cette nouvelle pièce un partenaire de jeu, pour explorer leur héritage familial/culturel respectif. Martin Palisse souhaite ainsi confronter deux familles, deux formes d’éducation, deux cultures, pour mettre en lumière la singularité d’être au monde selon l’éducation que l’on a reçue. C’est Stefan Kinsman qui le rejoint sur scène pour ce nouveau spectacle.

« C’est un artiste avec qui je tisse depuis quelques années une relation de transmission du métier d’artiste de cirque, dans la continuité de celle que j’ai reçue avec Jérôme Thomas et Phia Ménard. Il y a là un lien de famille artistique qui m’est utile pour initier la narration, partir encore une fois du réel, du vécu entre nous. Et puis, chose importante, je connais de l’intérieur la famille de Stefan, je sais qu’elle est en quelque sorte à l’opposé de la mienne dans ce qu’elle a généré sur ces enfants. Pour finir, j’invite Stefan car il possède deux qualités indispensables pour ce travail : Il est un acteur autant qu’un performer. Sa pratique de la roue Cyr est unique, singulière et nous partageons de nombreuses visions communes sur le travail du cirque. ».

L’écriture du spectacle est un savant entrelacement entre la matière textuelle et la matière physique, chacune de ces deux sources étant une ré-activation du passé enfoui chez les acteurs/performers.

Commencer à exister est une pièce où la parole intime répond aux gestes instantanés du cirque. Une sorte de choc entre la mémoire du passé enfoui avec l’acte performatif dans l’urgence du présent.

HÉRITAGES est une série de pièces s’appuyant sur les matières autobiographiques de nos héritages pour raviver la mémoire de nos violences intimes et blessures enfouies.

Après Time To Tell Commencer à exister est la deuxième pièce d’une série de trois spectacles formalisant cette recherche autour des héritages.

La compagnie Parfois l’Oiseau est soutenue par la Ville d’Auch et par le Département du Gers

La compagnie Tadour (signifiant « ça tourne » en arabe), ce sont quatre jeunes circassiens, trois marocains et un guinéen, se dévoilant subtilement par leurs corps et leurs gestuelles pour nous faire part de leurs origines et de leurs parcours.
À l’aide d’une structure tournante et d’une plateforme inclinable qui symbolise la quête de liberté, ils nous invitent à voyager dans leurs souvenirs, à découvrir leurs cultures et à partager leur étonnement lors de leur arrivée en France. Nous avons grandi « là-bas » puis nous vivons « ici »…A travers ce fil d’Ariane, les artistes construisent leur spectacle. Pour traiter la thématique du voyage, les artistes utilisent le mouvement et notamment le mouvement circulaire de la plate-forme. Cette plate-forme est également une contrainte technique que tout un chacun rencontre dans ses voyages. L’écriture gestuelle du spectacle est feutrée et puissante à la fois. Le mouvement en « spirale » et circulaire est au coeur de la création, il est présent dans nos figures comme dans la structure qui nous porte. Cette plateforme, constituée d’un plateau tournant, symbolise par son mouvement circulaire le déplacement et le voyage mais aussi les contraintes que chacun rencontre dans ses itinéraires de vie, en constante en évolution. Par la cie Tadour, coproduit par l’Ecole des arts du cirque La Carrière

Attention places très limitées

On pourrait croire qu’il a plongé sa tête dans un cube de ciment frais, une statue vivante au milieu de l’espace public. Il réfléchit ? Il fléchit ? Non, il marche sur la tête.

Corps contraint il se tord, se désaxe, perd l’équilibre, tourne, chute, l’acrobatie est alors le meilleur moyen qu’il trouve pour continuer d’avancer. On ne sait plus si c’est lui ou si c’est nous, on se reflète.

A la fois absurde et poétique, ce personnage coincé dans cet objet/agrès vient à la rencontre de toutes et tous pour partager un fragment de son existence.

La Compagnie Inéluctable est créée en 2022 par Marius Fouilland. Le travail de la compagnie se situe à la croisée de l’univers circassien, en particulier du langage acrobatique et de l’univers de la danse, avec des influences des styles contemporains et breakdance. Marius s’engage dans une démarche autobiographique. Partir de son vécu, de son histoire, pour tenter d’entrer en résonance avec l’humanité de chacun.

Marius Fouilland a grandi à Auch. Bercé par les spectacles qu’il découvre à Circa, il suit une formation jeunes danseurs dirigée par Sonia Baro, et pratique les arts du cirque au Pop Circus. Après son baccalauréat option cirque au Lycée du Garros à Auch, il intègre l’Académie Fratellini à Paris, École Supérieure des Arts du Cirque, dont il sort diplômé en 2021. Lors de son apprentissage il rencontre et travaille avec des d’artistes qui l’inspirent tels que Alexander Vantournhout, Christophe Huysman, Sylvère Lamotte… Une fois diplômé en spécialité acrobatie, il ressent la nécessité de créer et d’interpréter. Il collabore comme interprète au sein des compagnies Samuel Mathieu pour la création Saltarines, L’EOLIENNE (Florence Caillon) pour Le Petit Lac et Le Lac des Cygnes, et pour la pièce Récréations de la compagnie DANS6T (Bouziane Bouteldja).
Il envisage son parcours professionnel entre interprétation et création, ces deux façons d’être lui permettant d’exprimer sa double casquette de circassien et de danseur.

Ignis est une performance envoûtante qui mêle cirque, poésie et pyrotechnie. Sur scène, Nicolas Fraiseau explore la relation intime et fascinante entre l’homme et le feu. À travers une chorégraphie délicate et un jeu de lumière, il transforme la scène en un univers magique où les flammes dansent, se tordent et racontent des histoires anciennes et universelles.
La dualité du feu – à la fois destructeur et source de chaleur et de lumière – est explorée à travers une partition acrobatique et des moments de contemplation. Le spectacle nous invite à une réflexion poétique sur la puissance et la fragilité du feu, tout en célébrant sa beauté et sa capacité à transformer la matière.

Le feu est un élément au cœur de notre actualité, auquel nous sommes de plus en plus confrontés que ce soit par le changement climatique, les catastrophes qui en découlent que par les contestations exprimées dans diverses parties du monde. Puissance, révolte et chaos l’accompagnent souvent dans ses images. Mais il est aussi universel. Le feu et son foyer sont notamment l’endroit de la rencontre, des discussions, des rites et du partage.
Riche de sens, ouvert aux métaphores, le feu permet de développer une poétique puissante, pleine de nuances et de contrastes, tant cet élément est présent dans l’imaginaire commun.

Nicolas Fraiseau est franco-italien. Il est passé par l’École nationale de cirque de Châtellerault et sort diplômé du Centre National des Arts du Cirque en 2016. Il travaille comme interprète dans différentes compagnies françaises depuis 2015. Il intègre la compagnie Les Hommes Penchés et crée son premier solo Instable en 2018 (accueilli au Festival Circa) en collaboration avec Christophe Huysman. En 2022, il rejoint le Collectif sous le Manteau pour la création du spectacle Mikado. En 2020, il cofonde le Collectif Sismique pour porter, entre autres, ses futures créations.

Projet coproduit par Circa

Aspirator s’adresse au jeune public à partir de 6 ans.

Sur scène, deux personnages sont pris dans un tas de poussière, bientôt rejoints par un aspirateur qui se fait de plus en plus menaçant, qui finira peut-être bien par les engloutir tout à fait !
Un jeu qui devient prétexte à évoquer des questionnements métaphysiques qui se font jour dans l’enfance, sur le temps qui passe, le cycle de la vie et la disparition, non sans humour et délicatesse.
Toujours fondées sur l’expression aérienne, les mises en scène de la Cie Happés explorent les dimensions physiques et philosophiques de la Gravité.

Mélissa Von Vépy
Née à Genève en 1979, elle débute le cirque à l’âge de 5 ans puis intègre le CNAC dont elle sort diplômée en 1999 en tant que trapéziste. Au sein de sa compagnie, Happés, elle créé des spectacles mêlant sa pratique de l’aérien, de la danse et du théâtre. Les éléments scénographiques qu’elle conçoit font partie intégrante de la dramaturgie de ses pièces, toujours fondées sur l’expression aérienne : les dimensions physiques et intérieures de la Gravité. Mélissa Von Vépy explore, depuis une vingtaine d’années, les infinies métaphores de nos mouvements verticaux.

Projet coproduit par Circa.

Les artistes du Cirque sans noms sont des anti-héros discrets et des trouble-fêtes. Ils créent un univers cinématographique sans paroles empreint de magie et de poésie ; un monde intemporel et mouvant qui brouille les frontières entre le vrai et le faux.
Tout en restant ancrée dans le présent, leur nouvelle création poursuit cette tradition pour célébrer l’histoire du cirque et celle de ses personnages singuliers issus de l’univers forain.
Avec son nouveau spectacle, le Cirque sans noms nous invite à plonger dans l’intimité de ces personnages et à découvrir leur quotidien en marge. Cet univers loufoque, proche des gens, touche au sensible recréant l’essence du cirque d’autrefois, celui des curiosités et de l’étrangeté. Une expérience unique où la poésie et l’émotion sont toujours au rendez-vous.

Projet coproduit par Circa.

L’envers du corps est un projet de recherche soutenu par la Direction générale de la création artistique (Ministère de la culture) via l’appel à projet « Recherche en théâtre, cirque, marionnette, arts de la rue, conte, mime et arts du geste » pour lequel Elsa Caillat est lauréate.

L’objectif de cette recherche est de comprendre ce qu’il se passe dans le corps et l’esprit d’une artiste ou d’une sportive passé un certain âge face à une demande/attente sociale.

Par le biais de l’analyse sociologique d’interviews et de témoignages d’artistes, un travail de moulage des corps en latex ainsi que l’observation des pratiques de circassiennes d’un âge différencié au sein de laboratoires d’explorations, ce projet vise à déceler les mécanismes interdépendants qui existent dans la pratique du cirque entre la performance physique et le pouvoir créatif. En remettant en question les normes établies, le projet cherche à explorer comment le corps usé, vulnérable et douloureux peut continuer à contribuer à la créativité et au renouvellement esthétique du spectacle vivant.

Elsa Caillat a entamé ce projet en septembre 2023 et le poursuit jusque fin 2025.

Une exposition qui a vu le jour en septembre 2024 suite aux différents laboratoires de recherche menés entre décembre 2023 et juin 2024.

Elsa Caillat :

Elsa Caillat sort du CNAC en 2008, diplômée en corde lisse. Elle cofonde la compagnie Toron Blues avec Clémentine Lamouret et elles créent ensemble quatre spectacles : Rouge (2009), Tendre Suie (2010), Sorcières (2017) et Chienne & Louve (2021). Ces créations sont le fruit d’une collaboration riche entre Elsa et Clémentine depuis leurs rencontres à l’ENACR (2003-2005) et au CNAC (2005-2008).
Fuyant un système de domination patriarcale et de compétition inhérente au milieu circassien et à leur pratique commune de la corde lisse, elles s’unissent, se soutiennent, avec pour objectif d’explorer cette dualité comme moteur de force et de sororité. La corde lisse, comme agrès, symbole du lien les unissant. Une seule corde pour deux, un langage singulier à deux corps, indissociable de leurs unions. Le duo devient alors une contrainte prolifique. Elles défendent dès le début l’affirmation d’une puissance, d’une force, d’une quête. L’utopie d’une liberté absolue plutôt que la recherche d’une performance.

En 2023, Elsa Caillat reprend la direction artistique de la compagnie nourrie par ses 15 ans d’expériences communes, son parcours en tant que femme, artiste, interprète et pédagogue. L’évolution sociétale marquée par le mouvement #Metoo, la libération et l’affirmation de la parole des femmes l’incite à poser des mots et à nourrir une réflexion sur une pratique jusqu’à présent plus intuitive, physique et corporel. Chienne & Louve étant le premier spectacle avec du texte.

En avril 2023, elle présente une performance, CARNÉ(T), avec le Collectif PFFF! à la Grainerie, où elle s’interroge sur le parcours d’une artiste circassienne et ses possibilités de métamorphoses. Elle entame un travail de recherche sur le vieillissement du corps circassien féminin, ses possibilités et ses freins. Comment vieillir et rester un artiste de cirque, valoriser l’expérience plutôt que l’exploit et le dépassement physique ? Comment continuer sa pratique en déplaçant les codes liés à celle-ci, nourrir une autre représentation de la performance et du corps circassien ? Pour ce projet de recherche, Elsa est lauréate du dispositif « Recherche dans les arts du cirque, théâtre, arts du geste, mime… » proposé par la DGCA.

Lignes est une performance de cirque, un projet de scénographie-agrès en mouvement où interagissent deux personnages.
Du sol, elle voyage et se construit dans l’espace, d’abord composée par des fils invisibles. Petit à petit, tractée par les artistes, elle s’épaissit, monte, vient chercher le public et se transforme. Construction fragile, à géométrie variable, qui métamorphose l’espace tout en servant de terrain d’exploration et de suspension presque stable.
Entre confessions intimes, escalades plus ou moins bancales et pointe de nostalgie, il sera question du rapport au risque et de la mise en danger. Un cirque aérien sans artifices, dans une recherche de quotidienneté, de légèreté et de sincérité.

Une idée née du processus de recherche Européen « Circus without circus » en collaboration avec le designer Harvey Brewley.