Croire aux fauves

C’est l’été.
La radio crie ses scoops. La télé compile ses buzz.
Ehsan, douze ans, a disparu.
Un petit mot posé sur son lit dit son encombrement face à un monde où la banquise fond, où les ours blancs vivent dans les hypermarchés et où les terroristes mitraillent. Ehsan en a marre, Ehsan dit qu’il s’en va.
Sa petite sœur Chalipa, la baby-sitter Samantha, ainsi que deux alliés de choix, le mini Nelson et le débonnaire Salvador cherchent à le retrouver.
Et si Ehsan s’était enfermé dans le bunker du jardin de sa maison ?
Et s’il disait définitivement ciao au monde ?
Alors comment l’en faire sortir ?

Avant l’incendie (on verra demain) est une jeune compagnie de théâtre créée à Toulouse en 2018. Elle imagine des spectacles pluridisciplinaires aux écritures contemporaines. Tout ça Tout ça est le troisième spectacle de la compagnie.

« Nous sommes persuadés qu’aujourd’hui est le temps du théâtre ! Il nous reste à trouver lequel. Se concentrer sur ce qu’on vit au théâtre et qu’on ne pourra jamais vivre ailleurs. Qu’est-ce qu’il s’y passe de si extraordinaire ? Ça a sans doute à voir avec la joie féroce, avec des sensations primordiales, avec la pensée qui émeut, avec un vacillement de l’âme ou un truc du genre. Avec les actrices et les acteurs, à l’infinité des mondes qu’ils peuvent inventer et qu’on peut sentir à travers eux l’espace d’un instant. Nous continuons à rêver le temps du théâtre comme un temps extraordinaire, extra-quotidien, aux enjeux inouïs, toujours ludique. Un théâtre ouvert vers le public : on y parle de ce que nous avons en commun, on s’en amuse, on s’en inquiète. Il nous faut essayer ! Essayer un théâtre pour maintenant ».

Figure incontournable du théâtre contemporain, Joël Pommerat adapte une pièce phare de Marcel Pagnol, premier volet de sa « trilogie marseillaise ». Marius dépeint le conflit de Marius entre son amour pour la mer et sa passion pour Fanny dans le Marseille des années 1920.

Hors des espaces de création traditionnels, l’auteur et metteur en scène a mené un travail théâtral au sein de l’établissement pénitentiaire la Maison Centrale d’Arles. Depuis, plusieurs des participants à cette démarche ont intégré la Compagnie Louis Brouillard.
Avec son talent unique pour les images de plateau, son écriture ciselée du mouvement et la qualité d’interprétation de sa troupe, Joël Pommerat construit une œuvre particulièrement profonde sur les désirs humains. En prenant une grande liberté avec l’œuvre originale de Pagnol dans sa réécriture et dans son adaptation aux questions d’aujourd’hui, Joël Pommerat et son équipe n’en sont que plus fidèles à ses enjeux les plus fondamentaux. Enrichi de l’expérience, de la vie et de l’imaginaire des interprètes, le texte de Pagnol frémit de sonorités inédites, troublantes et captivantes.

Réservations obligatoires via le guichet ; non disponible sur la billetterie en ligne.

Au retour des vacances de Pâques, l’école compte deux nouveaux élèves : Martin et Simon, qui se lient d’amitié et deviennent vite inséparables. Mais, un jour, Martin se distingue au football et devient le plus populaire de la classe. Simon, lui, ne connaît pas cette popularité. Il n’a pas d’amis et Martin se range bien vite à l’avis des autres, tournant lui aussi le dos à Simon. Il faut dire que depuis que Simon est tombé dans la gadoue, Martin a un peu honte : Simon la Gadouille, un sobriquet tout trouvé qui lui colle à la peau comme la vase de l’étang. Puis les deux garçons grandissent, s’éloignent et s’oublient… jusqu’à ce qu’un soir, la voiture de Martin s’arrête à un feu et qu’il remarque quelque chose. Alors il se souvient…

Dans un dispositif jouant sur la proximité avec le public, un comédien porte avec émotion la parole de Martin et incarne brillamment tous les personnages de l’enfance. Près de lui, discret mais bien présent, un musicien accompagne cette mémoire qui se reconstruit. Tendre et cruel, le spectacle fait renaître les images du passé pour évoquer les touchantes difficultés d’être courageux quand on est enfant, et les remords qui collent parfois à l’âme des adultes. Bouleversant.

« Une histoire qui pose avec beaucoup d’humanité les questions de rejet, de solidarité, de pardon ».
Rue du Théâtre

« Les enfants écoutent avec une rare attention et sont très sensibles à cette histoire qui laisse la porte ouverte à l’espoir ».
Théâtre du Blog

Arnaud Anckaert et Capucine Lange créent en 1998 le Théâtre du Prisme, compagnie implantée dans la région Nord Pas de Calais. Défricheurs de textes, avec un goût prononcé pour les auteurs anglo-saxons, ils adaptent ici le récit de l’écossais Rob Evans.
Le Théâtre du Prisme imagine des spectacles qui traitent de la chute et de la responsabilité, avec un certain humour politico-absurde, un goût pour l’écriture, pour les biographies et le dialogue incertain entre l’art et la vie.

« Je cherche des moments qui nous rendent plus intensément humains, je suis souvent énervé devant l’état du monde. C’est pour cela que je fais du théâtre. Pour dire, émouvoir, penser et partager. » Arnaud Anckaert

Ce Tartuffe transposé dans notre époque retrouve, avec l’engagement et le jeu vivifiant de ces jeunes interprètes, une nouvelle vigueur.

Tartuffe, hypocrite, manipulateur et faux dévot a réussi à mettre sous sa coupe toute une famille bourgeoise, et en particulier Orgon, père de famille crédule. Ce dernier, aveuglé par celui qui serait devenu son guide, va jusqu’à déshériter son propre fils et offrir au fourbe personnage la main de sa fille, mettant ainsi en péril l’équilibre familial. Mais l’imposteur finit par être démasqué et la famille parvient à échapper à son emprise.
Et si en fin de compte Tartuffe et sa fausse dévotion n’étaient que les détonateurs dans une famille déjà prête à imploser ?

Point ici de décor baroque ni de costumes d’époque ; les acteurs·trices, sont en jeans-baskets et incarnent des personnages qui sont loin d’avoir leur âge. Et si la mise en scène est novatrice, les alexandrins originaux sont bien présents. L’œuvre classique retrouve une nouvelle jeunesse et une résonnance particulière dans notre époque… toujours en proie aux mêmes problématiques sociétales.

Ce tableau d’une famille en crise qui cherche à retrouver sa dignité et dans laquelle chacun·e cherche sa place est ici transposé dans une mise en scène contemporaine par Guillaume Séverac-Schmitz, qui a monté la pièce avec les jeunes acteurs de L’AtelierCité la troupe éphémère du ThéâtredelaCité de Toulouse.

« Ils sont tous à leur juste place. Dorine envoie du bois, Orgon est crédule puis colérique à souhait, Tartuffe, fourbe jusque dans sa façon de tenir son missel et d’incliner la tête, donne une furieuse envie de lui donner des claques. Exercice réussi ! »
Nicole Clodi – La Dépêche du Midi – 11 décembre 2021

L’AtelierCité du ThéâtredelaCité de Toulouse permet à de jeunes comédien.ne.s professionnel.le.s d’appréhender les réalités des métiers du spectacle vivant, d’explorer sereinement leurs désirs d’artistes et d’intégrer un réseau de professionnel.le.s pour faire éclore leurs projets. Tous les deux ans, une troupe de huit artistes interprètes est invitée à partager pendant quinze mois la vie du théâtre. Engagé.e.s en contrat de professionnalisation, ils.elles éprouvent pleinement tous les aspects de leur métier.